• Nouveau départ

     

     

    1 an déjà que Yaniss a intégré l’internat de Lamalou les Bains…

    1 an. Une décision difficile à prendre après une attente de plusieurs années à ne pas savoir si une place se libérerait à temps et dans quel établissement, la peur de devoir sortir du circuit et se retrouver sans solutions.

    Et puis devoir faire un choix. Le garder proche en externat avec en tête la menace du prochain changement d’établissement à ses 18 ans. Ou bien le voir partir à 90 km de la maison, le retrouver seulement le week-end, mais avoir l’assurance de ne pas être mis dehors dans quelques années, si nous n’avions pas de place à temps chez les adultes…

    Ne pas penser juste au lendemain pour une fois. Se projeter dans le futur, c’est très désagréable de se projeter dans le futur quand on a un enfant handicapé. Penser à sa sœur, penser à nous, et si nous n’étions plus là dans quelques années ? Ne pas écouter les préjugés.  

    Et puis pouvoir envisager la possibilité de se reposer, de dormir des nuits complètes, de découvrir un quotidien plus simple…

    « Par contre il va falloir lâcher prise » m’a gentiment expliqué la psy. Vous avez déjà lâché prise ? … quelle idée ! Non ! Peut pas me le permettre enfin !!. Va falloir… parce-que Yaniss va s’adapter très vite, ne vous faites pas de soucis, par contre ça va être plus long et compliqué pour vous… en effet ! comment d’autres personnes pourraient s’occuper correctement de mon enfant ? Il est si dépendant.

    Et puis vient le doute, la culpabilité, le sentiment d'abandon terrible, les nuits blanches à regretter son choix, finir par se sentir désœuvrée... Et puis finalement, se résigner à laisser Yaniss vivre là où sa place est, à lui créer une vie sur mesure différente de celle des autres enfants.

    Les premiers mois passent sans lui, il faut apprendre à souffler, retrouver des activités, se sentir libre à nouveau, ne plus penser seulement aux horaires, aux repas, au quotidien si stric. Déstabiliser la cellule familiale, essayer de tout rééquilibrer.

    Puis finaliser son deuil de l’enfant parfait, de l’enfant rêvé, d’un projet de vie… mais être quand même drôlement fier de lui.

     


  • Commentaires

    1
    Loli
    Mardi 5 Juillet 2016 à 14:44
    Parce que tu es une maman qui dechiiiiire !
    Faire de l'aqua-bike, tes ongles, prendre l'apéro avec les voisins, faire bronze tte, profiter de ta piscine ... bref être plus libre tout en sachant que ton loulou est là où il doit être en sécurité dans un lieu où on s'occupe bien de lui!
    Parce que tu es une maman qui dechiiiiire !
    2
    El Tarambana
    Mercredi 5 Octobre 2016 à 15:43

     

    Coucou !

     

    Il est des jours dans la vie où les circonstances nous poussent tout naturellement à un bilan.

     

    C’est mon cas aujourd’hui. Une petite quinzaine d’années en arrière, je me prenais une grande claque qui n’était en fait que le résultat d’un mauvais alignement de planètes et d’un immense malentendu entre moi-même et une nébuleuse administrative de type kafkaïen.

     

    La résilience est passée par là, tout en prouvant qu’il est parfois possible de trouver des ressources insoupçonnées voire inconnues pour nous inculquer une espèce de tropisme à lever la tête et oser regarder plus haut du fond du trou.

     

    Ce matin, devant le trac de mon premier cours, qui plus est, une matière nouvelle du cursus, à des bac + 5, j’ai eu comme une apparition au sens flaubertien du terme. Quel chemin accompli depuis : un parcours sans fautes vers l’accomplissement de soi.

     

    Par contre, j’ai eu la confirmation d’un vague sentiment, toutefois présent depuis longtemps. Je crois pouvoir désormais affirmer que cette résilience n’a pas trouvé appui sur ce que je croyais.

     

    Notre petit Yanissou, sans le savoir, dans son innocence d’ange, est bel et bien le seul qui m’a donné la force, je devrais dire la rage, de devenir un homme révolté, et surtout pas résigné.

     

    Je suis allé me rafraîchir le coin des yeux aux toilettes et j’ai refait surface, comme si rien n’était, en attendant mes étudiants.

     

    Ceci dit, après avoir lu leurs premiers écrits (test écrit  de connaissances grammaticales et linguistiques), je peux dire que certains – mais cette fois-ci de forme métaphorique – m’ont fait pleurer…

     

    Mais j’y crois, je les amènerai au niveau 500 sur mille. Et ils le feront parce qu’ils croient que c’est impossible. Je te laisse méditer sur cette belle pensée.

     

    Je vous aime.  On ne dit jamais assez à ceux qu’on aime qu’on les aime.       

     

      • magali
        Jeudi 6 Octobre 2016 à 08:44

        Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait...

        Je t'aime aussi de tout mon coeur

         

         

         

    3
    danielle6883
    Dimanche 9 Octobre 2016 à 22:38

    Votre message me touche Magali, car j'imagine que cela n'a pas été facile de prendre la décision de placer Yaniss dans cette structure.

    Mais vous avez fait le bon choix pour l'avenir de votre fils ; il est entouré de personnes qui s'occupe bien de lui et je suis certaine qu'il s'épanouit là-bas car les enfants ont une grande capacité d'adaptation.

    J'espère que vous parvenez à prendre du temps pour vous et à profiter pleinement de la vie, car vous le méritez bien après toutes ces années d'implication totale pour rendre la vie de votre fils agréable ; et le week-end venu, vous êtes certainement plus sereine pour passer de bons moments en famille avec Yaniss.

    Je vous embrasse. 

     

    4
    mère "désenfantée"
    Dimanche 25 Décembre 2016 à 12:41

    Bonjour,

     

    Aucune décision n'est facile à prendre pour nos enfants...

    Lâcher prise c'est facile à dire... Je vous comprends...

    On veut le meilleur pour nos enfants... Vous c'était l'internat moi ce fut de refuser l'acharnement alors qu'égoïstement on voudrait l'inverse, on souhaite qu'il y ait d'autres solutions mais on fait le choix d'un "geste d'amour" pour nos enfants...

    Laissons-les autres juger une situation qu'ils ne peuvent pas comprendre car par chance, ils ne la vivent pas...

    Il y a un bon moment, on avait échangé quelques mails : mon unique enfant avait la même pathologie mais avec une délétion plus importante (aucune d'autonomie) que votre fils...

    Retrouver un équilibre comme vous dites car celui mis en place par la force des choses, auquel on ne regrette rien, est de nouveau bouleversé... Pas facile...

    La vie avec un enfant polyhandicapé : un combat de tous les instants même après pour trouver le courage de continuer à vivre sans eux avec ce vide immense qu'il nous laisse...

    Bonne continuation !

     

      • magali
        Jeudi 5 Janvier 2017 à 09:17

        Bonjour !

        votre message est bien triste, que s'est-il passé ?

        Je ne me souviens plus si vous aviez un blog vous aussi ?

        Les gens disent souvent que la nature fait bien les choses .... pas assez à mon goût ...

         

         

    5
    mère "désenfantée"
    Vendredi 13 Janvier 2017 à 18:10

    Bonsoir,

    Non, je n'ai pas de blog.

    Si vous souhaitez savoir, je préfère en message privé

    Merci

      • magali
        Vendredi 20 Janvier 2017 à 16:43

        Je n'ai pas accès à votre adresse mail, je vous laisse la mienne !

        mellaredemagali@gmail.com, si le cœur vous en dit ...

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